26-07-2025
La VG va se pencher sur les pratiques d'embauche
(Ottawa) La vérificatrice générale du Canada compte examiner les pratiques d'embauche et de promotion des personnes handicapées au sein de la fonction publique fédérale.
Catherine Morrison
La Presse Canadienne
Selon des documents obtenus par La Presse Canadienne par l'entremise de la Loi d'accès à l'information, un rapport pourrait être remis dès le printemps prochain.
Une porte-parole de la vérificatrice générale, Claire Beaudry, dit que l'examen en est à la phase de planification. Tout commentaire sur l'étendue de l'enquête ou d'un échéancier serait prématuré.
Le cabinet de Mme a envoyé le 7 mars une lettre au secrétaire du Conseil du Trésor, Bill Matthews, pour l'informer de l'examen à venir.
Le plus récent rapport sur l'équité en matière d'emploi dans la fonction publique fédérale relevait que le recrutement de personnes souffrant d'un handicap avait augmenté de façon régulière depuis mars 2020 au sein de tous les ministères et des agences dépendant du Conseil du Trésor.
Mais ce nombre est inférieur au « taux de disponibilité au sein de la population active » (DPA), une mesure utilisée par le gouvernement pour déterminer les parts de la main-d'œuvre disponible pour la fonction publique fédérale.
En 2024, la fonction publique comptait 21 089 employés souffrant d'un handicap. Elle en avait 17 410 en 2023, 14 573 en 2022 et 12 893 en 2021.
Le rapport soulignait aussi que la représentation des personnes handicapées au sein des cadres était supérieure au DPA. En mars 2024, 9,7 % des cadres fédéraux souffraient d'un handicap, comparativement à 4,6 % en mars 2019.
En 2024, 2517 personnes souffrant d'un handicap avaient obtenu une promotion au sein de la fonction publique fédérale.
Nathan Prier, le président de l'Association canadienne des employés professionnels, espère que le prochain examen tiendra compte des conséquences de l'obligation pour tous les employés, y compris ceux souffrant d'un handicap, de revenir travailler au bureau.
Le gouvernement fédéral a graduellement augmenté le nombre de jours que les fonctionnaires doivent travailler de leur bureau depuis la fin de la pandémie. Depuis l'automne dernier, une majorité doit entrer au bureau au moins trois jours par semaine, tandis que les cadres doivent le faire 4 jours par semaine.
« Nous espérons voir un portrait avant et après le retour forcé en milieu de travail. Nous voulons voir le nombre d'employés souffrant d'un handicap qui ont quitté la fonction publique en apportant avec eux leur expertise pendant que d'autres voient un accroissement de leurs tâches. Pourtant, il y a une solution viable et réalisable devant nous », a lancé M. Prier.
Rola Salem, une porte-parole du secrétariat du Conseil du Trésor, écrit dans un courriel que le gouvernement fédéral s'est engagé à établir une fonction publique inclusive. Elle rappelle qu'en 2024, il avait dépassé ses objectifs d'embaucher 5000 personnes souffrant d'un handicap.
Elle ajoute que le secrétariat se réjouit de l'occasion qui lui est donnée de collaborer avec la vérificatrice générale dans ce dossier.
Selon la Loi sur l'équité en matière d'emploi, une personne handicapée « a une déficience durable ou récurrente, soit de ses capacités physiques, mentales ou sensorielles, soit d'ordre psychiatrique ou en matière d'apprentissage ». Elle considère qu'elle a des aptitudes réduites pour exercer un emploi ou qu'elle risque d'être classée dans cette catégorie par leur employeur ou par d'éventuels employeurs en raison d'une telle déficience.
La définition « vise également les personnes dont les limitations fonctionnelles liées à leur déficience font l'objet de mesures d'adaptation pour leur emploi ou dans leur lieu de travail ».